Comment se déroule le contrôle fiscal pour les entreprises ?

par | Nov 30, 2022

Il existe depuis 2014 deux modes de contrôle fiscal des entreprises, le simple examen de comptabilité qui est mis en place par l’Administration lorsqu’elle considère que les enjeux et la typologie d’une entreprise, dont la comptabilité est tenue de manière informatisée, ne nécessitent pas de procéder à des investigations sur place.  

La vérification sur place de comptabilité est réservée aux situations à plus forts enjeux de contrôle.

L’examen de comptabilité : un contrôle à distance

S’agissant du simple examen de comptabilité informe le contribuable en précisant la période concernée, la faculté qui lui est ouverte de se faire assister par un conseil, ainsi que la disponibilité en ligne de la charte du contribuable vérifié dont le contenu lui est opposable (n° 79415).  

Le contribuable doit lui remettre dans les quinze jours de la réception de cet avis une copie des fichiers des écritures comptables (FEC) sous une forme dématérialisée répondant aux normes prévues aux Livres des procédures fiscales (LPF art. A 47 A-1 et s.) pour les vérifications de comptabilité informatisées.  

À défaut, d’une telle remise, outre l’application d’une pénalité de 5000€ par exercice, l’administration, pourra décider d’engager une vérification de comptabilité (cf infra). 

L’administration dispose d’un délai de 6 mois durant lequel elle peut effectuer des tris, classements, ainsi que tous calculs permettant de vérifier la concordance entre la copie des FEC et les déclarations du contribuable. L’administration peut aussi effectuer des traitements sur les autres fichiers transmis par les contribuables, autres que les FEC.  

Elle peut également faire des demandes complémentaires et notamment demander la communication de pièces. 

Selon les conclusions de son contrôle elle peut émettre une proposition de redressement dans les mêmes conditions que pour une vérification de comptabilité. 

L’avis de vérification de comptabilité dans le cadre du contrôle fiscal

Dans le cadre de cette procédure l’Administration fiscale cherche à s’assurer : 

– que la comptabilité est régulièrement tenue selon les normes en vigueur ; 

-  de son caractère sincère et probant au vu des pièces justificatives, des données matérielles de l’entreprise et des renseignements dont l’administration dispose ou qu’elle a obtenus de tiers dans le cadre de l’exercice de son droit de communication (article L 10 du Livre des Procédures Fiscales) ; 

-  de la cohérence des déclarations fiscales avec les données issues de cette comptabilité.

Avis de vérification : 1ère étape du contrôle fiscale

L’Administration fiscale doit envoyer au contribuable vérifié (en LRAR) un avis de vérification (imprimé n°3927) qui précise : 

-  les années vérifiées ; 

-  la possibilité de se faire assister du conseil de son choix (avocat, mais aussi toute personne choisie par le contribuable, indépendamment de ses qualités ou qualifications) ; 

-  les modalités d’accès à la « Charte du contribuable vérifié » ; 

-  les noms et qualités du vérificateur et de son supérieur hiérarchique (pouvant être saisi en cas de difficultés) ; 

-  les impôts vérifiés ; 

-  la date et l’heure prévues par le vérificateur pour sa première intervention sur place. La jurisprudence impose un délai minimum de deux jours francs entre la réception de l’avis de vérification et la date de la première intervention. Le contribuable peut solliciter le report de la première intervention mais le vérificateur n’est pas tenu d’accepter cette demande.

Contrôle fiscal sur place : déroulement des opérations

En principe la vérification de comptabilité se déroule dans les locaux de l’entreprise. Toutefois, d’un commun accord entre le vérificateur et contribuable elle peut se dérouler au lieu où est tenue la comptabilité (par exemple, au cabinet de l’expert-comptable). Le vérificateur doit cependant toujours être en mesure de visiter l’entreprise et de s’en faire expliquer les caractéristiques. 

Il est OBLIGATOIRE de laisser le vérificateur effectuer son contrôle et tout comportement visant à l’empêcher peut exposer l’entreprise à être lourdement sanctionné pour opposition à contrôle fiscal (imposition selon la procédure de taxation d’office, majoration de 100 % des impôts en résultant, poursuite au pénal pour le délit d’opposition à contrôle fiscal à l’article 1746 du code général des impôts). 

Ceci est constaté dans des situations où l’accès à l’entreprise est rendu impossible, les interlocuteurs sont systématiquement absents, l’accès à la comptabilité est refusé …  

Le vérificateur peut emporter des copies des documents comptables afin de les étudier à son bureau. Il ne peut emporter de pièces originales sans demande écrite du contribuable et sans lui délivrer de reçu. 

Pour le contrôle des taxes sur le chiffre d’affaires, les agents de l’administration fiscale peuvent procéder ou faire procéder à des prélèvements d’échantillons des produits ou marchandises aux fins d’analyse ou d’expertise.  

Chaque prélèvement fait l’objet d’un procès-verbal signé par les agents de l’administration fiscale ainsi que par la personne présente (propriétaire, détenteur des produits, représentant ou un témoin).  

Pour éclaircir certains points, le vérificateur peut, tout au long du contrôle, recourir aux demandes de renseignements, au droit de communication (notamment auprès des fournisseurs ou clients de l’entreprise) ou aux différentes procédures d’enquête et de perquisition dont dispose l’administration fiscale. 

Il est important d’établir une bonne communication avec le vérificateur dans le cadre des opérations de contrôle afin de privilégier un débat constructif et pouvoir présenter ses explications et justifier des positions retenues.  

Il est également de bonne pratique de préparer les différents éléments demandés par le vérificateur en préparation des réunions de contrôle afin de permettre que la vérification se passe dans de bonnes conditions.  

L’assistance d’un avocat fiscaliste lors des opérations de contrôle permet de s’assurer de la bonne préparation des réunions de contrôle fiscal et de fournir les explications techniques sur les positions prises et assurer que s’engage une discussion technique de qualité avec le vérificateur. Il est important qu’un débat réel prenne place avec le vérificateur et que des réponses orales et écrites puissent lui être apporté dans le cadre de la procédure.

Fin du contrôle fiscal

Les opérations de contrôle doivent être réalisées dans un délai maximum de trois mois pour les entreprises dont le chiffre d’affaires hors taxes n’excède pas en 2022 les limites suivantes (dont le plafond est actualisé tous les 3 ans) : 

-  818 000 € pour les entreprises dont l’activité principale consiste en la vente de marchandises ou la fourniture de logements ; 

-  247 000 € pour les autres entreprises industrielles et commerciales et pour les contribuables se livrant à une activité non commerciale ; 

-  365 000 € pour les entreprises agricoles. 

La vérification de comptabilité s’achève normalement par une réunion de synthèse au cours de laquelle le vérificateur présente les résultats de son contrôle et les redressements envisagés le cas échéant.  

Le contribuable est ensuite averti des conclusions du contrôle par l’envoi (en LRAR) soit d’un (imprimé n° 3953-EC) si aucune rectification n’est notifiée soit une proposition de rectifications (imprimé n° 3924) précisant la nature, les motifs et le montant des rectifications ainsi que la motivation des pénalités fiscales éventuellement appliquées.  

En dehors de quelques exceptions prévues par la loi, l’administration ne peut effectuer une nouvelle vérification de comptabilité pour la même période et pour les mêmes impositions.

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Questions Fréquemment Posées

Bienvenue dans notre section de questions fréquentes sur le déroulement du contrôle fiscal des entreprises. Nous avons compilé ci-dessous les réponses aux questions les plus courantes pour vous aider à mieux comprendre ce processus.

Qu'est-ce que le déroulement du contrôle fiscal des entreprises ?

Le déroulement du contrôle fiscal des entreprises est un processus effectué par l'administration fiscale pour vérifier la conformité des déclarations fiscales d'une entreprise. Ce contrôle peut se faire par un simple examen de comptabilité à distance ou par une vérification sur place dans les locaux de l'entreprise.

Quelles sont les étapes d'un contrôle fiscal sur place ?

Un contrôle fiscal sur place commence par l'envoi d'un avis de vérification. Le contrôleur fiscal se rend ensuite dans les locaux de l'entreprise pour étudier les documents comptables et peut emporter des copies pour les analyser. Une communication constructive avec le vérificateur est recommandée pour expliquer et justifier les positions prises par l'entreprise. La vérification se termine généralement par une réunion de synthèse et l'envoi d'une proposition de rectification le cas échéant.

Que se passe-t-il en cas de non-remise des fichiers des écritures comptables (FEC) lors d'un examen de comptabilité ?

En cas de non-remise des fichiers des écritures comptables (FEC) dans les quinze jours suivant la réception de l'avis, l'administration peut appliquer une pénalité de 5000 € par exercice et décider de procéder à une vérification de comptabilité.

Quels sont les délais de réalisation des opérations de contrôle fiscal ?

Les opérations de contrôle doivent être réalisées dans un délai maximum de trois mois pour les entreprises dont le chiffre d'affaires hors taxes n'excède pas certaines limites, telles que 818 000 € pour les activités de vente de marchandises ou de fourniture de logements. Pour en savoir plus sur les charges déductibles pour une entreprise, consultez notre article sur les charges déductibles pour une entreprise.

Quelle est l'importance de la charte du contribuable vérifié ?

La charte du contribuable vérifié est un document essentiel mis à disposition en ligne. Elle explique les droits et obligations du contribuable lors d'un contrôle fiscal et guide le processus pour garantir une procédure équitable.

Quelles sont les conséquences d'une opposition à un contrôle fiscal ?

Une opposition à un contrôle fiscal peut entraîner de lourdes sanctions, notamment une imposition selon la procédure de taxation d'office, une majoration de 100 % des impôts en résultant, et des poursuites pénales pour opposition à contrôle fiscal comme prévu à l'article 1746 du code général des impôts. Pour en savoir plus sur la fraude fiscale, lisez notre article sur la fraude fiscale en droit français.

Comment se préparer à un contrôle fiscal ?

Il est recommandé de préparer les différents éléments demandés par le vérificateur pour garantir le bon déroulement de la vérification. L’assistance d’un avocat fiscaliste peut s’avérer précieuse pour fournir des explications techniques et engager une discussion de qualité avec le vérificateur. Découvrez comment l'audit fiscal peut vous aider à vous préparer efficacement.

Quelles sont les modalités de l'examen de comptabilité à distance ?

L'examen de comptabilité à distance informe le contribuable sur la période concernée et lui offre la possibilité de se faire assister par un conseil. Le contribuable doit fournir une copie des fichiers des écritures comptables (FEC) sous une forme dématérialisée. L’administration dispose de six mois pour vérifier la concordance entre ces fichiers et les déclarations fiscales fournies.

Peut-on demander un report de la première intervention lors d'un contrôle fiscal ?

Le contribuable peut demander un report de la première intervention, mais le vérificateur n'est pas tenu d'accepter cette demande. Il est essentiel de bien communiquer avec le vérificateur pour éviter des complications. Pour plus de détails sur les procédures de contrôle, consultez notre article sur le contrôle fiscal.

Que se passe-t-il à la fin d'un contrôle fiscal ?

À la fin d'un contrôle fiscal, les conclusions sont présentées lors d'une réunion de synthèse et le contribuable reçoit un courrier avec soit un avis d'absence de rectification soit une proposition de rectifications détaillant les modifications envisagées. Pour les entreprises soumises à la TVA, une vérification des déclarations de TVA peut également avoir lieu. Pour plus d'informations, consultez notre article sur le contrôle fiscal de TVA.