Frais engagés avant création entreprise : Guide remboursement

par | Juil 21, 2025

Le remboursement des frais engagés avant la création de l’entreprise : guide complet

Lancer une entreprise nécessite souvent des investissements préalables à sa création officielle. Études de marché, frais de constitution, achats d’équipements : ces dépenses peuvent représenter des sommes importantes. Heureusement, la législation française permet sous certaines conditions de récupérer ces frais une fois l’entreprise constituée. Cette possibilité de remboursement constitue un avantage non négligeable pour les entrepreneurs, particulièrement dans le cadre de la comptabilité et tenue de livres de leur future structure.

Qu’est-ce que le remboursement des frais engagés avant la création de l’entreprise ?

Le remboursement des frais engagés avant la création de l’entreprise désigne la possibilité pour une société de rembourser à ses associés ou dirigeants les dépenses qu’ils ont personnellement supportées pour le compte de la future entreprise, avant sa constitution légale. Ce mécanisme juridique et comptable permet de transférer ces charges de la sphère personnelle vers le patrimoine de l’entreprise nouvellement créée.

Cette procédure s’inscrit dans une logique économique cohérente : les frais engagés dans l’intérêt de la future société doivent logiquement être supportés par celle-ci plutôt que par les particuliers qui l’ont constituée. Le dispositif évite ainsi que les fondateurs d’entreprise supportent définitivement des coûts qui bénéficient directement à la structure qu’ils créent.

Quels types de frais peuvent être remboursés ?

Plusieurs catégories de dépenses peuvent faire l’objet d’un remboursement, à condition qu’elles soient directement liées au projet de création d’entreprise. Les frais de constitution représentent la première catégorie éligible : honoraires d’avocats, frais de greffe, coûts de publication d’annonces légales, ou encore frais de rédaction des statuts.

Les dépenses d’étude et de recherche constituent également des charges déductibles remboursables. Cela inclut les études de marché, les frais de déplacement liés à la prospection, ou les coûts de conseil en stratégie d’entreprise. Les achats de biens et services nécessaires au démarrage de l’activité entrent aussi dans cette catégorie.

Enfin, certains frais professionnels engagés personnellement par les futurs dirigeants peuvent être remboursés : frais de formation spécifique au projet, coûts de communication et marketing préalables au lancement, ou encore dépenses liées à la recherche de locaux commerciaux.

Conditions et procédures pour obtenir le remboursement

Le remboursement des frais pré-création n’est pas automatique et doit respecter plusieurs conditions strictes. Premièrement, les dépenses doivent avoir été engagées dans l’intérêt direct de la future entreprise et être justifiées par des factures ou reçus nominatifs. La traçabilité documentaire constitue un prérequis absolu pour tout remboursement.

Deuxièmement, ces frais doivent impérativement être approuvés par les organes dirigeants de l’entreprise une fois celle-ci constituée. Cette approbation préalable peut intervenir lors de l’assemblée générale constitutive ou lors d’une assemblée ultérieure, mais elle doit obligatoirement être formalisée dans les procès-verbaux de la société.

La procédure implique également le respect d’un délai raisonnable entre l’engagement des frais et la demande de remboursement. Aucun délai légal précis n’étant fixé par la loi, l’appréciation se fait au cas par cas. Dans la pratique administrative, un délai de deux ans est généralement considéré comme raisonnable, mais cette limite relève davantage de l’usage que d’une obligation légale stricte. Cette temporalité s’inscrit dans les aspects financiers et crédit de la gestion d’entreprise.

Limites et contraintes du dispositif

Le dispositif de remboursement présente plusieurs limites importantes. La première concerne le montant : les frais remboursés ne peuvent excéder le montant du capital social de l’entreprise. Cette règle vise à éviter les abus et garantit que les remboursements restent proportionnés à la taille de la structure créée.

Une seconde limite porte sur la nature des dépenses. Les frais personnels des dirigeants, même s’ils sont liés de loin au projet d’entreprise, ne peuvent être remboursés. Seules les dépenses ayant un lien direct et nécessaire avec la création et le développement de l’activité sont éligibles.

Enfin, l’administration fiscale examine attentivement ces remboursements lors des contrôles. Les entreprises doivent donc constituer un dossier documentaire solide et être en mesure de justifier le caractère professionnel et nécessaire de chaque dépense remboursée.

Aspects comptables et fiscaux du remboursement

Au niveau comptable, les frais remboursés s’enregistrent simplement comme des charges lors de l’exercice du remboursement. L’entreprise peut ainsi déduire ces montants de son résultat imposable, respectant les règles habituelles de déductibilité.

Fiscalement, ces remboursements constituent des charges déductibles dans le cadre de la fiscalité des entreprises. Ils réduisent la base imposable à l’impôt sur les sociétés ou sur le revenu selon le régime choisi. Pour les bénéficiaires, ces remboursements ne sont pas imposables puisqu’ils correspondent à la restitution de sommes avancées.

Ce mécanisme présente donc un double avantage : déduction fiscale pour l’entreprise et neutralité fiscale pour le dirigeant. Une documentation rigoureuse reste essentielle pour sécuriser ces opérations face à l’administration fiscale.

Exemple pratique de remboursement

Pour illustrer concrètement le processus de remboursement des frais engagés avant création, prenons le cas de Thomas, fondateur d’une société de conseil en informatique. Avant même d’immatriculer sa SARL au capital de 10 000€, Thomas a personnellement investi près de 5 000€ dans divers frais préparatoires :

  • 2 000€ pour une étude de marché
  • 1 500€ en frais juridiques (rédaction des statuts)
  • 800€ pour la création d’un site web vitrine
  • 700€ en déplacements pour rencontrer des clients potentiels

Pour obtenir le remboursement de ces sommes, Thomas a constitué un dossier complet comprenant :
– Les factures originales de chaque prestation, établies à son nom
– Les relevés bancaires prouvant le paiement effectif des sommes
– Un tableau récapitulatif détaillant la nature et l’objet de chaque dépense

Lors de l’assemblée générale constitutive de sa SARL, Thomas a présenté ce dossier aux autres associés. La procédure de validation a suivi plusieurs étapes :

  1. Présentation détaillée des dépenses et justification de leur nécessité pour l’entreprise
  2. Vote formel approuvant le principe et le montant du remboursement
  3. Rédaction d’un procès-verbal mentionnant explicitement cette décision
  4. Inscription de la décision dans le registre spécial de la société

Cette formalisation rigoureuse a permis à Thomas d’être remboursé dès le premier mois d’activité de sa société, tout en sécurisant l’opération d’un point de vue juridique et fiscal.

Foire Aux Questions

Le remboursement des frais engagés avant la création d’entreprise soulève de nombreuses questions juridiques et fiscales. Cette section répond aux interrogations les plus fréquentes pour vous accompagner dans vos démarches.

Qu’est-ce que le remboursement des frais engagés avant la création de l’entreprise ?

Il s’agit du processus permettant à un entrepreneur de récupérer les dépenses personnelles engagées pour le compte de sa future société, avant son immatriculation officielle. Ces frais peuvent inclure les honoraires juridiques, les frais de constitution, les études de marché, ou encore les premiers investissements. Ce mécanisme est encadré par le droit des sociétés et doit respecter des procédures strictes pour être valide juridiquement et fiscalement.

Comment obtenir le remboursement de ces frais ?

Pour obtenir ce remboursement, l’entrepreneur doit d’abord conserver tous les justificatifs des dépenses engagées. Une fois la société créée, il faut faire approuver ces frais par l’assemblée générale ou les associés, puis procéder à leur comptabilisation. La société peut alors rembourser l’entrepreneur via un compte courant d’associé ou par remboursement direct. Il est essentiel de documenter chaque étape pour éviter tout redressement fiscal.

Quels types de frais peuvent être remboursés ?

Les frais éligibles comprennent généralement les honoraires d’avocats et de notaires, les frais de constitution et d’immatriculation, les études préalables, les frais de prospection commerciale, et certains investissements nécessaires au démarrage. Cependant, tous les frais ne sont pas remboursables : les dépenses personnelles, les frais somptuaires, ou ceux sans lien direct avec l’activité future sont exclus. Une analyse au cas par cas est souvent nécessaire.

Quelles sont les règles comptables à respecter ?

Sur le plan comptable, les frais doivent être enregistrés dans un compte de créance sur associés ou en immobilisations selon leur nature. Il faut établir une déclaration détaillée des frais, obtenir l’approbation des organes dirigeants, et comptabiliser le remboursement de manière transparente. Les pièces justificatives doivent être conservées et la traçabilité assurée. Une mauvaise comptabilisation peut entraîner des sanctions fiscales.

Quels risques fiscaux faut-il éviter ?

Les principaux risques incluent la requalification en avantage en nature si les frais sont excessifs ou personnels, l’application de pénalités en cas de défaut de déclaration, et les redressements TVA si la déduction n’est pas justifiée. Il faut également veiller à respecter les délais de remboursement pour éviter la qualification de revenus distribués. Une expertise juridique est recommandée pour sécuriser ces opérations.

Quand faire appel à un avocat fiscaliste ?

L’intervention d’un avocat fiscaliste est conseillée en cas de montants importants, de frais complexes à qualifier, ou de doutes sur la procédure à suivre. Son expertise permet de sécuriser juridiquement et fiscalement l’opération, d’optimiser la structure de remboursement, et d’anticiper les contrôles fiscaux. Cette démarche préventive évite souvent des complications coûteuses et protège les intérêts de l’entrepreneur et de sa société.

Quel accompagnement pour les startups et jeunes entreprises ?

Les startups et jeunes entreprises font face à des enjeux spécifiques lors du remboursement de frais pré-création, notamment en raison de montants souvent importants et de structures juridiques complexes. Un accompagnement spécialisé permet de naviguer entre les opérations courantes des entreprises et les procédures exceptionnelles. Des offres adaptées existent pour sécuriser ces opérations dès la création et optimiser la gestion fiscale future de l’entreprise.

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